Le
Tour du Mont Blanc
Massif du Mont
Blanc - Haute-Savoie
|
C'est
le départ. le Mont Blanc dans toute sa splendeur |
Compte rendu : Marinette PAJTAK Photos : Roger MANDIN
Date de la sortie : Du lundi 5 au dimanche
11 juillet 209
Participants : Marinette, Marylène,
Suzanne, Sylvie, Claude, Gilles, Mario, Michel et Roger
Lieu de départ : Village du Tour
dans la vallée de Chamonix
Accès : Albertville, Ugine, St
Gervais, Chamonix, Le Tour
Heure de départ(parking): 6h Heure
de retour(parking): 7 jours plus tard
Dénivellé
total : 6584m
Cartes IGN : IGN carte de randonnée
n° 3531 ET 3630 OT TOP25 au 1/25 000
Equipement : Spécifique pour une
randonnée de 7 jours en autonomie
Météo : Beau temps un peu
nuageux les 2 derniers jours.
Remarques : Belle randonnée assez
soutenue par son ampleur qui vient compléter le tour des Aiguilles Rouges
de 2009.
Point
de départ : Le Tour 1453 m
Point d’arrivée : Notre Dame
de la Gorge
Durée : 7 jours, 6 nuits
Organisateur : Roger Mandin
Participants : Suzanne et Roger, Marylène
et Michel, Sylvie, Marinette, Gilles, Mario, Claude.
Matériel : équipement normal
pour randonnée pédestre plus une corde
Lundi 5
Premier rendez-vous au Cheylas à 5 h 45. Certains (ceux qui habitent vers
Grenoble) doivent se lever vers 4 h du matin.Deuxième rendez-vous à
Pontcharra à 6 h où les 9 participants se regroupent. C’est
parti !!!
Arrêt à St Gervais. Les chauffeurs partent seuls, avec deux voitures,
pour en laisser une à Notre Dame de la Gorge. Une heure plus tard, ils
sont de retour. Petite pose café et gâteau, le petit-déjeuner
est déjà loin. Le groupe repart avec deux voitures vers notre point
de départ.
Vers 9 heures 45, fin prêts, nous entamons notre périple. Les sacs
à dos, on peut l’imaginer, sont pleins à craquer. Pour les
prévoyants, les inquiets, les affamés… les sacs pèsent
12, 13, 14 kilos et plus !! Et à tour de rôle,(mais seulement pour
les hommes) il y a une corde à rajouter… Quant à la vétérante,
Marinette, son sac ne pèse que 8 kg, doit-on la plaindre ou l’envier
? Elle trouve que c’est très bien ainsi.
Bref, deux heures après, nous sommes au col de la Balme 2131 mètres
(678 m de dénivelé) et nous basculons vers la Suisse. Le pique-nique
est immédiatement consommé, on vous l’a déjà
dit, il y a des affamés. Certains regrettent l’absence de Marc. N’avait-il
pas sorti une bouteille de son sac, l’année dernière ? Puis
une longue descente de plus de 900 m nous amène au village du Trient, sans
difficultés. La végétation est luxuriante et les fleurs,
innombrables ! L’après-midi, la chaleur est accablante. L’arrivée
dans les gîtes ou refuges sera, chaque jour un soulagement.
Un peu de déception : gîte coincé dans le village, au bord
de la route, une seule douche, un seul WC, propreté douteuse côté
cuisine… mais un plateau de fromage grandiose !! L’un compense l’autre
! Quelqu’un a-t-il été malade ?
738 m positif, 919 m négatif, 9 km 70, 5 heure 09.
Mardi 6
Lever à 6 h 30, départ 7 h 25. Dénivelé total de la
journée 948 m, positif et 784 m négatif, 16,520 km.
La journée commence par une rude montée de 220 mètres qui
mène au col de la Forclaz 1527 m. Petite halte, visite d’un magasin
de souvenir (la route passe au col). Le point le plus haut où nous passons
est Portalo 2049 m. Nous cheminons tranquillement entre forêts rafraichissantes
pleines de myrtilliers et alpages couverts de fleurs . Nous faisons connaissance
avec les vaches d’Herens (race bovine suisse originaire du Valais), robe
noire, cornes puissantes. A leur cou, pend une grosse cloche fixée sur
un large collier de cuir, souvent décoré. Un joyeux tintamarre nous
accompagne ! Au cours du sentier, les discussions vont bon train. Le sujet des
filles, ce matin-là, porte sur la propreté de nos hôtes de
la veille… Chaque jour, la fin du parcours est éprouvante à
cause de la chaleur. Nous avons hâte de nous poser et de nous rafraichir.
Marylène rêve de se baigner dans le lac de Champex… but de
la journée.
A 15 h 15, nous
sommes devant la pension « Plein air » où nous logeons
ce soir. Mais, la porte ne s’ouvre qu’à 16 h. Alors, nous
nous précipitons sur une terrasse ombragée pour un grand verre
de «liquide» bien frais ! Puis, nous nous installons.
Nous sommes en dortoirs. Sylvie, Marinette, Gilles recherchent la proximité
d’une fenêtre pour profiter de l’air frais de la nuit. D’autres
s’écartent et de la fenêtre et des ronfleurs. Douches et
petites lessives terminées, nous pouvons enfin nous installer autour
d’une table pour un diner bien mérité. Pour tout dire,
nous avons « les crocs », le pique-nique de la mi-journée,
rapide et léger en général, est depuis longtemps digéré.
Pas droit à la sieste, en plus. Roger veut que nous arrivions tôt
à l’étape. C’est raisonnable, mais c’est dur
!
Temps total : 7 h 58. Menu : Crudités, viande blanche panée,
riz, petits pois, lardons, dessert (crème). Le fromage, absent, nous
manque… mais vin rouge ! Très bon accueil et bonne ambiance.
Roger négocie pour obtenir un petit-déjeuner le plus tôt
possible : 6 h 30, pas mieux. Nuit calme, réparatrice.
Mercredi
7
Lever 6 heure, départ 7 heures. Beau temps. 12 km, temps total 6 h 54.
C’est presque une journée de promenade qui nous attends. Peu de dénivelée
671 mères positifs et 611 négatifs. Le chemin est facile, agréable,
souvent en forêt à la portée de tous. Nous traversons de très
beaux villages de montagne. Nous sommes en Suisse, les chalets sont superbes,
rénovés, les jardins fleuris et ordonnés.
Le village d’Issert, 1055 mètres, les Arlaches, légèrement
plus haut puis Praz le fort, à 1151 mètres d’altitude, remarquable.
Tous trois bordés par un torrent « la Drance de Ferret », d’où
le val Ferret que nous parcourons , jonché de multitudes de framboisiers,
les fruits ne sont pas encore mûrs…dommage !! De nombreuses informations
jalonnent ce parcours sur la vie de ce pays. C’est ainsi que l’on
découvre la vallée des « raccards », « regard
» en Savoie. Le raccard est un édifice montagnard en bois. Il constitue
un grenier proche du chalet, posé sur des pilets (pièces de bois)
et des palets pour que les rongeurs et autres nuisibles ne puissent pas entrer.
Prés d’un chalet, une table de pique-nique joliment ombragée
nous invite pour une boisson rafraichissante gratuite, le gâteau qui l’accompagne
ne l’est pas. Mais c’est pour soutenir un cause humanitaire ! Quelques
pas plus loin, une dame d’un âge respectable, nous propose de gouter
ses fraises. Elles sont magnifiques et vraiment délicieuses.
Pique-nique mais toujours pas moyen de faire une petite sieste, Marinette peste,
Roger veut que l’on arrive de bonne heure, d’autres se plaignent des
moustiques surtout Sylvie qui les attire… Petit sourire devant une demi-bouteille
de vin que nous nous partageons à 9, (reste du diner de la veille) pas
de quoi s’endormir !! Arrivée avant 15 heures à la Fouly,
1610 mètres, sous la chaleur.
Cette nuit, nous dormons au gîte l ‘Edelweiss, au dernier étage,
matelas posés sur le sol, tous en rang, mais entre nous, ce que nous apprécions
beaucoup. Nous avons deux douches à notre disposition, plus quelques lavabos
avec WC. Le gîte, plutôt un hôtel finalement, dispose de chambres
individuelles avec salles d’eau individuelles. Le dortoir est pour les randonneurs,
ce qui optimise la rentabilité de l’établissement. .
Pour le repas du soir, nous sommes
conviés à 18h30 avant le diner des vacanciers ! Menu : potage, blanc
de poulet sauce curry, riz courgettes, flan caramel et vin. Toujours pas de fromage
! A la Fouly, Gilles en profite pour acheter des chaussures de marche. Son «
valgus » est trop douloureux, il lui faut une pointure de plus !!! De magnifiques
chalets en bois piquettent le village, petite station de ski l’hiver.
Jeudi 8
Cette journée est la plus dure, la plus longue avec en prime, 200 mètres
positifs et presque autant en négatifs, pour rien, après avoir pris
un mauvais sentier ! il faut dire que pour un objectif le col Ferret nous avons
quatre départ !!!! Bon, c’est oublié ! Voyons le bon côté
de cette journée. Lever 5h, départ 6 h. Beau temps. Donc, après
avoir récupéré le bon sentier, on attaque une bonne montée
pour passer le Grand Col Ferret à 2537 mètres. Depuis la Fouly,
927 mètres positifs. Finalement, le groupe avance bien.
A mi- montée, nous arrivons à l’alpage de la Peule (2071).
Magnifique endroit, rénové depuis peu, où se fabriquent,
de façon artisanale, le fromage à raclette, la tomme et le beurre.
Deux yourtes, anciennes habitations des propriétaires pendant les travaux,
jouxtent le refuge. Petite halte pour attendre les derniers, on remplit les gourdes
d’eau fraiche et pure, on se restaure, on fait des photos.
A noter, Sylvie qui passe un névé sans se servir de ses bâtons
sous prétexte qu’ils ne piquent pas à cause des bouchons qu’elle
n’arrive pas à enlever… mais, Sylvie, les garçons, ils
servent à quoi ? Au col, de nombreux névés subsistent. La
vue est superbe : mont Dolent où se rejoignent les trois frontières
France, Italie et Suisse, vue sur les sommets italiens (mont Rose 4634 m et Grand
Paradis 4061 m), glacier du pré de Bar, du Triolet et dans le fond, la
vallée de la Vachey. Nous entrons en Italie.
Sylvie, que rien n’arrête,
et Mario parcourent, un moment l’arrête pour profiter au maximum du
paysage. Après les inévitables photos, on amorce la descente, assez
longue, peu ombragée, pour atteindre le fond de la vallée. Pique-nique
près du refuge Elena. Il faut très chaud, pas d’ombre. L’organisme
et le moral en prennent un coup !! Pour se réconforter, certains prennent
un café, on achète des bouteilles d’eau fraiches… on
a des envies de douches ! Encore descendre puis remonter à nouveau vers
le refuge Bonatti. Le sentier qui y mène est magnifique. La montée
sera très dure à cause de la chaleur. A chaque point d’ombre,
petite halte pour se rafraichir. Les nombreux torrents, que l’on traverse
et où l’on se plonge presque, nous donnerons les ressources nécessaires
pour finir.
Arrivée 16 h 30, 17 h. Temps total : 11 h 47, dénivelée total
positif : 1638, négatif : 1302 m. 24 kilomètres 970.
Enfin, le repos, une boisson fraiche, une douche, un lit !!! Le refuge, refait
à neuf, est splendide. Les chambres, très agréables et confortables.
Les sanitaires nombreux et fonctionnels, un côté pour les filles,
l’autre pour les garçons. Notre Claude, l’enfant terrible du
groupe, trouve le moyen d’aller chez les filles… Le refuge est plein
mais l’ambiance est très bonne, on s’y sent bien. C’est
vaste, tout est étudié pour satisfaire les montagnards. Menu du
soir : macédoine de légumes mayonnaise, soupe de pâtes et
haricots en grain, bouchées de viande avec légumes et crudités,
flan avec biscuits et naturellement, le tout accompagné de vin.
Mario est tout excité, le retour aux sources, sans doute… content
de parler italien… Claude n’est pas en reste … le vin peut-être…
Tout cela efface la fatigue et la déception due à l’erreur
du matin.
Vendredi 9
Lever 7 heures, départ 8 h 05. Notre chef de course opte pour une journée
relax. Après un copieux petit déjeuner, buffet à volonté,
grand choix de nourriture, nous avons une descente de 400 m. Nous admirons une
dernière fois le panorama, tout le côté italien du massif
du Mt Blanc. Nous traversons la Doire Ferret, alimentée par les glaciers,
et prenons pied sur la route qui doit nous mener à Courmayeur. Etant donné
la chaleur, la fatigue, et ce qui reste à faire, nous décidons de
prendre une navette. Personne n’a envie de marcher, en plein soleil, sur
la route. Gilles qui n’a pas encore totalement réglé ses problèmes
de pieds, accompagné de Mario, va jusqu’à Courmayeur. Le gros
de la troupe, après un arrêt pour se ravitailler en vivres, reprend
une navette pour le lieu-dit Plan Ponquier, 1505. Il reste alors, pour ceux-là,
une montée de 450 m. Gilles et Mario devront faire 750 m par un autre sentier.
Mais on ne les plaindra pas, ils en ont profité pour manger une bonne pizza
bien arrosée !!
Enfin, nous sommes au col de Checroui et au refuge Maison Vieille 1956 m. 16 km
22 pour Gilles et Mario, un peu moins pour les autres. Le refuge est bien situé,
à cheval entre deux versants. L’intérieur est tapissé
d’objets, de photos, c’est un capharnaüm incroyable ! Tout cela
raconte des histoires, des faits divers, des vies … A l’extérieur,
c’est plein de moustiques…fâcheux ! Après les rafraichissements,
les ablutions indispensables, nous nous attablons enfin. Menu : spaghettis sauce
tomate, excellents, viande petits pois, pommes. Là, on craque et on demande
du fromage en supplément. On nous apporte un magnifique assortiment de
fromages accompagnés de poires, de noix et de miel. On a tout mangé.
Et, dernière surprise, on nous offre un dessert. Ravissement général
! Le dortoir est rustique mais, qu’importe, on va dormir.
Samedi 10
Lever 6 heures. Départ, seulement vers 7 h 40, le petit déjeuner
se fait attendre, excellent néanmoins. Nous montons tranquillement, en
balcon, à travers les mélèzes dont le vert tendre repose
les yeux. Nous nous élevons jusqu’à 2303 m au lieu dit l’Arp
Vieille supérieur. C’est une très belle traversée,
parsemée de rocailles fleuries, de torrents joyeux. Nous admirons quelques
marmottes, deux jeunes chahutent sans s’émouvoir de notre présence.
Petit problème de direction, les variantes pour le TMB sont nombreuses.
On s’éloigne un moment de notre circuit mais du coup, nous surprenons
une perdrix des neiges qui, pour protéger sa couvée, s’écarte
de son nid. Finalement, on prend pied sur un large chemin qui borde le lac de
Miage alimenté par le glacier éponyme. Nous le suivons sur 1 ou
2 km puis remontons vers le refuge Elisabetta que nous laisserons sur notre droite
pour poursuivre vers le col de la Seigne 2516 m. L’orage menace ! Le pique
nique sera vite expédié…sans sieste! Le col est encore bien
chargé en neige mais la trace est bien faite et nous n’avons aucunes
difficultés pour déboucher enfin. Nous repassons en France. La journée
se termine par une longue descente de 846 m. En chemin, nous croisons des gens
qui poussant leurs vélos chargés, forcent l’admiration. Une
petite pluie et un peu de grêle nous rafraichissent. Nous arrivons au chalet
refuge des Mottets vers 15 h 50. Peu après, un orage éclate mais
qu’importe, nous sommes à l’abri.
Le refuge, 1978 m, est modernisé,
des bâtiments sont rajoutés, l’ambiance est bonne et nous aurons
droit, de la part de la gardienne, à quelques morceaux d’accordéon.
On danse !
Menu :soupe de légumes, salade de tomates, riz ratatouille, bœuf en
sauce, fromage (normal, nous sommes en France), flan.
Dénivelée positif : 1192 m , négatif : 1349 m. 20 km 050.
Temps total : 8 h 24.
Le dortoir est une ancienne étable, les matelas les uns à côté
des autres, sur des bas flancs. Les sanitaires sont très bons. A la tombée
du jour, on aperçoit une petite lumière, situant ainsi le refuge
de Robert Blanc, 2750 m.
Dimanche 11, dernier jour mais grosse journée.
Lever 6 h, départ 7 h 15. Le ciel est gris ! Petit déjeuner classique
d’un refuge, banal à côté des petits-dej précédents
! Une descente vers le hameau de « la Ville des Glacier » après
avoir traversé un troupeau de vaches attendant la traite du matin puis
le torrent des Glaciers, c’est son nom. La fromagerie est là, la
traçabilité est évidente !
Une grosse montée nous attend : 913 mètres. Nous empruntons une
variante du TMB plus rapide qui mène au col des Fours. Alors, à
pas mesurés, chacun progresse à son rythme. Vers 2400, un replat
nous permet de souffler un peu. Nous sommes dans un pierrier, la fonte des névés
rend le site instable, humide, la progression plus lente. Mais, le ciel s’est
éclairci, le soleil se montre et nous débouchons au col à
2660 m, dans le neige.
Comme d’habitude,
Roger décide de repartir sans tarder. Il a une bonne raison : environ,
1500 mètres de descente !
Nous passons au col de Bonhomme (2329) après un entrelacs de rochers.
Beaucoup de gens sont là, certains arrivent d’en bas avec leur
vélo sur l’épaule ! A mi-descente, nous faisons un regroupement
et pique-niquons. « Quatre garçons dans le vent », (mais
non pas les Beatles) partent devant : ils sont chargés d’aller
récupérer les deux voitures laissées au Tour.
Sous la chaleur revenue, nous finissons notre circuit. Petite halte prés
du pont de la Téna 1392 ( pont romain) qui enjambe un fougueux torrent,
réunion du Nant Borrant et du torrent de Tré la Tête.
Quelques pas plus loin, à voir également, un pont naturel. Nous
terminons par le chemin romain qui mène à la chapelle de notre
Dame de la Gorge 1210m.
Temps total :6 h 54, 947 m positif, 1600 m négatif, 24 km 500.
En attendant les chauffeurs et leurs voitures, les « filles »,
le « chef » et la « femme du chef » sirotent à
l’ombre…
Résumé
:
Dénivelé positif : 6584 mètres
Dénivelé négatif : 6964 mètres
Distance parcourue : environ 121 km
Les
participants