La
Meije en traversée (3982 m)
Ecrins - Hautes-Alpes
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les arêtes de la Meije |
L'itinéraire |
La mamie et les
2 papis de notre club ont traversé la Meije : un rêve réalisé
Ils
en rêvaient depuis longtemps et ils l'ont fait, chapeau bas. Merci à
Marinette pour le texte et à Michel et Oswald pour les photos de cette
superbe course.
Date
de la sortie : Lundi 8, mardi 9 et mercredi 10 Août
2005
Participants : Marinette, Michel et Oswald
Lieu de départ : La Grave - Téléphérique
gare intermédiaire de Peyrou d’Amont - Hautes-Alpes
Accès : Grenoble - Bourg d'Oisans
- La Grave - Hautes-Alpes.
Difficulté : Réservé
à des alpinistes très entrainés, grande course, longue
et difficile.
Cartes IGN : IGN
carte de randonnée n° 3436 ET Massif des
Ecrins - Meije - Pelvoux, au 1/25 000
Equipement : Alpinisme
Météo : Grand beau.
Remarques : Une
superbe course de grande envergure.
Après une bonne préparation
mentale et physique, départ de Pontcharra le 8 à 6 heures 30.
Arrivée à La Grave vers 8 h 15, nous prenons la cabine pour la gare
intermédiaire de Peyrou d’Amont. Il fait beau, la température
est agréable.
Nous descendons un peu pour rejoindre les Enfetchores. Au pied, nous nous encordons
et commençons l’escalade de rochers faciles. Quelques cordées
nous précédent, tandis que d’autres nous suivent.
Vers
midi, nous atteignons le glacier de la Meije. Petite pause casse-croûte.
Puis c’est la traversée du glacier qui ne présente pas
de difficultés. Marinette a quelques problèmes avec ses crampons…
Michel fait une petite glissade… Mais tout va bien ! Oswald ferme la
marche, silencieux, égal à lui-même.
Nous retrouvons les rochers sous la brèche de la Meije. C’est
instable, pénible et dangereux.
Ouf, nous y sommes. Mais, de l’autre côté, ce n’est
pas mieux : du rocher mêlé à de la terre, de la glace
en dessous. Ca glisse, c’est raide et épuisant.
Enfin, nous parvenons sur le glacier des Etançons. Le refuge de Promontoire
est atteint vers 16 heures.
Dans le refuge règne une bonne ambiance, les gardiens sont accueillants.
La soirée et la nuit se passeront bien.
Nous
faisons connaissance avec Françoise, guide de haute montagne, très
sympa, qui nous apportera son concours, le lendemain.
Deuxième jour,
mardi 9 : refuge du Promontoire/refuge de l’Aigle. Dénivelé
: environ 1500m positifs.
Lever à 4 heures 30 pour
le « grand départ » vers 5 heures. Nous avons du mal à
avaler le petit déjeuner, l’estomac un peu noué par ce
qui nous attend, surtout Michel sur qui repose l’expédition !
Dès le départ, nous sommes dans l’ambiance : pas un petit
bout de sentier pour nous dérouiller et nous échauffer ! En
avant, le nez dans le rocher, pieds et mains en action, à la frontale.
Michel, qui ne veut pas perdre Françoise, ne nous accorde aucun répit.
Premier passage délicat : le Crapaud. Ca passe ! Michel assure. L’escalade
se poursuit ainsi dans du très bon rocher jusqu’au couloir Duhamel
dans lequel il n’est pas évident de prendre pied. C’est
là que nous apprécions l’aide de Françoise qui
nous indique le passage. Après, débarrassé de ce souci,
Michel se libèrera et nous mènera au sommet avec un (presque)
sans faute.
Nous passons sans
encombre les passages clés tels que la dalle Castelnau, le Dos d’âne,
la dalle des Autrichiens, le Pas du chat. De temps en temps, on se permet
un regard vers le bas (sans fond !) ou vers le paysage environnant, magnifique
vu de là. Mais, très vite, il faut se reconcentrer sur ce que
nous faisons : chaque pied doit être judicieusement posé, chaque
main prendre la bonne prise immédiatement.
De temps en temps, nous sommes retardés par une cordée : c’est
difficile de doubler.
Il souffle un vent du nord que le soleil n’arrive pas à réchauffer,
nous avons froid, les doigts gourds, mais dans l’action, nous n’y
attachons pas trop d’importance. Nous devons rejoindre le glacier carré,
autre passage obligé. Michel a un trou de mémoire, il ne se
rappelle plus comment… .
Nous passons sur une petite vire,
tellement étroite un moment, tellement exposée, que Marinette devra
puiser au plus profond d’elle-même pour avoir le courage de passer.
Nous rejoignons le glacier, le traversons et arrivons à la brèche
du glacier en question.
Nous sommes sous le sommet du grand
Pic (3982 m) qui semble encore bien haut. Reste à passer le fameux «
Cheval Rouge » sur lequel nous nous retrouvons naturellement à cheval,
puis le Chapeau du Capucin, dernier passage délicat avant le sommet. Enfin,
nous y sommes vers 12 heures, à la grande satisfaction de notre guide.
Nous avons tenu l’horaire. Nous nous accordons une petite demi-heure de
repos, il fait très beau, à l’abri d’un bivouac, nous
avons chaud et la fatigue aidant, on ferait bien un petit somme… .
Puis nous entamons la traversée
des arêtes, ce qui va nous prendre plus de neuf heures, trop souvent forcés
d’attendre que les passages se libèrent par la cordée précédente,
décidément trop lente, ce qui fera perdre patience à Michel
plus d’une fois.
Après trois rappels, nous atteignons le brèche Zsigmondy, passage
très exposé, enneigé, que nous devons parcourir en crampons.
Dans la goulotte de glace, nous serons bloqués par la cordée un
grand moment dans une situation délicate. Bref, on rejoint la brèche
de la dent Zsigmondy et filons (si l’on peut dire) vers la Deuxième
Dent, puis la Troisième et la Quatrième ou Dent Blanche avec quelques
acrobaties sur les arêtes, des rappels entre chacune des dents ou des désescalades.
Ce qui importe, maintenant, c’est d’arriver avant la nuit.
On remet les crampons pour les quitter
un quart d’heure après : manipulation inutile et temps perdu, manque
d’expérience ! Dernière escalade pour atteindre le Doigt de
Dieu (3973) ! Le jour baisse ! Il reste trois rappels à faire pour rejoindre
le glacier du Tabuchet. Manque de chance, après le premier rappel, la corde
se coince ! Angoisse ! Michel s’énerve, remonte comme une flèche
et nous rejoint, épuisé. Ici, il faut remettre les crampons et faire
deux rappels pour arriver sur le glacier. Il fait froid, le vent souffle toujours.
La nuit commence à nous envelopper, mais bien que très fatigués,
nous admirons un beau coucher de soleil.
Une demi-heure sur le glacier. Oswald se prend les pieds dans une cordelette en
sautant une crevasse : plus de peur que de mal ! C’est enfin l’arrivée
au refuge. Tout le monde est couché et c’est sous une lumière
tamisée que Marinette et Oswald avalent, vite fait, un léger repas.
Michel ne peut rien manger et se couche aussitôt.
Troisième jour :
mercredi 10. Descente dans la vallée : 1800 m négatifs.
Après une nuit difficile, le
vent a soufflé toute la nuit, nous nous équipons à nouveau.
Oswald est à la traîne, il oublie de mettre ses crampons, ils sont
au fond du sac… Sourires, l’angoisse nous a quitté… Ce
qui reste à faire ne pose plus de problèmes. Tout de même,
la fatigue se ressent !
Magnifique course,
variée, engagée ! Un rêve devenu réalité !